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mardi 13 octobre 2009

Les citées d'or 黄金の都市


Après des jours et des jours au sein de la frénésie tokyoïte, il était temps de retourner s'évader un peu, en retrait de cette cacophonie permanente. Un lever très matinal s'impose alors pour arriver à notre prochaine destination. Après avoir été compressé dans le train par une armée de salary men, tel une boîte de sardine géante, et un trajet de presque trois heures, nous voila enfin rendu dans la ville de Nikko, au nord de la capitale, cachée dans les montagnes, et connue pour abriter le temple le plus décoré du Japon.

Une fois en ville, il faut encore prendre le bus pour prendre de la hauteur. La montée aura été fortement ralentie par quelques bouchons sur l'unique route qui permet d'atteindre les 1300m, stade de notre premier arrêt, la cascade de Yutaki . Premier constat, l'endroit est touristique, pas de petit sentier dans la forêt, mais un ascenseur de 100m pour admirer le paysage sur une plate-forme en acier, malheureusement assez surpeuplée. Malgré tout, l'endroit est agréable, et les couleurs du feuillage automnal sont magnifiques.


Non loin de là, le lac Chuzenji, long de 7km, sur lequel il est évidemment possible de faire du pédalo ou une "croisière" sur un bateau. Tout était fermé lors de notre passage, pas très grave vu les prix affichés. Tout un groupe d'écoliers japonais était également présent ce jour là, et nous aura salué chaleureusement de longues minutes. C'est d'ailleurs assez amusant, depuis le début du séjour, les japonais qui nous auront le plus salué auront été les écoliers. Que se soit à Takao, à la cascade, ou aux bords du lac, ils semblent toujours être très content de voir des touristes étrangers, nous saluant d'un "harô" (se prononce hallo > hello en anglais), ce qui n'est pas toujours le cas de leur ainés, nous y reviendrons.


Le soleil se couche sur la montagne, le bon moment pour immortaliser quelques scènes sur carte mémoire (forcément, la pellicule se perd), avant de chercher un hôtel pour la nuit. Nous voulions d'abord trouver une simple auberge de jeunesse, pour ne pas payer trop cher, mais finalement nous nous sommes rabattus sur un établissement aux bords de l'eau, qui proposait des chambres pour seulement 4200yens la nuit, soit à peine 32€. Sur le papier, l'affaire était intéressante, restait à voir l'état des lieux, et les services proposés. Et la surprise était vraiment de taille puisque la chambre était en ryokan (style traditionnel japonais), avec vue sur le lac, et avec onsen à disposition sans frais supplémentaires. Que demander de plus quand en France, pour le même prix, on a un 5m² terne, sans aucun style donnant sur l'autoroute. J'exagère volontairement un peu, mais l'idée est là.


Cette fois ci, il était bien question de faire la petite ascension mentionnée plus haut, puisque en effet, un petit sanctuaire se cache en haut de la montagne. Après un remake live de Saint Seiya (Les chevaliers du Zodiaque) et la montée des marches pour sauver Athena des griffes d'Hadès, c'est bien au travers des bois et sur une pente vraiment très ardue que cette randonnée matinale se sera faite. Elle aura raison de nous, puisque nous décidons de stopper environ à mi-parcours, pas par fatigue, mais simplement parce que la priorité était à la visite des temples de Nikko. Mais l'effort en valait vraiment la chandelle tant le panorama offert à nos petit yeux était superbe, entre la vue sur le lac, et la multitude de couleurs des arbres avoisinants, allant du vert, marron, jaune, orange, jusqu'au rouge écarlate. La descente aura été clairement plus rapide, et rude pour les articulations, mais peu importe, pour une fois que je fais un peu de sport, on ne va pas s'en plaindre! Il ne reste plus qu'a reprendre le bus pour redescendre vers Nikko, pour la suite de la visite.


Première étape, se délester de 1000yens pour acquérir le pass permettant de visiter les cinq principaux temples de l'intérieur. Le site est très fréquenté par les japonais en cette saison, surtout composé de personnes âgées, et cela va souvent de pair, en groupe organisé. Ce qui n'aura pas manqué de nous freiner, puisqu'il fallait attendre que le guide ait fini ses explications pour continuer. Mais ce qui choque surtout sur le moment, c'est de voir comment la religion, et le site tout entier ressemble plus à une gigantesque machine à thunes, qu'à un espace religieux. Donner une pièce à chaque prière, puis encore 1000-2000yens pour les talismans et autres charmes à la boutique, le moine qui faisait la visite ressemblait plutôt à un vendeur qu'à autre chose. Faire des dons pour préserver le patrimoine est une chose, mais là, ça s'apparentait clairement à une grosse entreprise qui fait son beurre sur le dos des croyants, vraiment débectable... Et c'est malheureusement tout le site qui ressemblait à ça. Voilà qui est dit pour le mauvais côté de la chose, mais cela n'enlève en rien l'extraordinaire beauté des lieux.


Contrairement aux autres temples que j'ai pu voir auparavant, ceux de Nikko sont extrêmement décorés, tant en peinture, en sculpture, qu'en couleurs, une dominance de rouge et d'or, généralement. Le spectacle est vraiment éblouissant. Si Kamakura détenait la palme des plus beaux temples jusqu'à maintenant, ceux de Nikko lui ravissent ce titre sans problèmes. La première conserve néanmoins le charme d'un site peu fréquenté où l'on peut vraiment apprécier les lieux au calme.



Dernière fausse note, un moine qui nous aura limite insulté devant nous, n'ayant visiblement pas la même vision des étrangers que les jeunes écoliers évoqués plus haut. Quand il nous regarde de travers et se tourne ensuite vers des japonais et que l'on peut reconnaître le mot gaijin (=étranger) dans sa phrase, il y très peu de doutes sur le fait que ce ne soit pas un compliment. Vraiment révoltant de la part de quelqu'un censé représenter la paix et la tolérance. Il est resté trop longtemps enfermé ici, il faut croire... Mais bon, heureusement, tous ne sont pas comme ça, et l'accueil aura été différent dans le petit restaurant qui aura pris la suite de cet incident diplomatique, dirons-nous.

Voilà tout ce que l'on peut dire sur Nikko, vraiment une ville superbe, l'air pur de la montagne (ça vous gagne!), un cadre splendide, des temples merveilleux, mais très fréquentée, le mieux étant de venir vraiment aux aurores je pense.

Quant au titre de l'article est à comprendre dans deux sens, l'or des décoration sur les temples, et l'or pour la machine capitaliste que constitue le site.

Ainsi s'achève ce petit séjour fort agréable en dehors de la mégalopole tokyoïte, et sur ce, je vous dis :
Mata ne!

5 commentaires:

  1. Magnifique séjour qui en appelle sans doute d'autres. Il paraît que le Japon est un syndrome viral dont on ne guérit pas. Catherine et Jacques Dutour

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  2. Bonjour à toi, grand voyageur ...
    S'il fallait retenir qu'un endroit, je retiendrai Nikko et ses environs. Idyllique, vraiment ... Et puis rien que pour faire rager le moine-boudeur, euh, bouddhiste, je voulais dire. LOL
    Paysages magnifiques, temples somptueux et précieux et le must, l'immense chambre avec vue sur le lac, de quoi être récompensé de tous les efforts pour y accéder. Beau programme encore. Merci de m'avoir donnée l'impression d'y être ...
    Mata ne Geo !

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  3. Je précise juste que la première photo ou l'on voit la grande table, les belles chaises et tout, c'est le hall de l'hotel , mais cela n'empeche que les chambres étaient sympas aussi :p

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  4. Ah ben voilà, tu nous induis en erreur, du coup, j'hésite ... LOL
    Blonde mais pas C...., je m'en doutais, mais merci pour ta précision ...

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  5. Tu es certainement sur le chemin du retour ...
    L'atterrissage va être difficile, je pense, d'autant que demain mercredi, tu seras au boulot. Pas le temps de rêver, courage à toi et bienvenue sur le continent européen.
    Encore merci de nous avoir fait partager ton voyage, merci pour tes écrits riches et instructifs. Donne nous tes dernières impressions, svp ! Bisoussssssss

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